Mémoires Tissées
Projet de résidence à la Casa de Velázquez, en collaboration avec les artisans espagnols de vannerie d’esparto Ubedies et Balikipopoy.
Laure Julien entremêle le végétal, le métal ou le cuir pour créer des formes qui toutes dessinent des courbes dans l’espace et définissent elles-mêmes des espaces, intimes ou invitant à une chorégraphie partagée.
Fondé sur la fluidité, son travail entre design et sculpture est d’une grande légèreté mais trace des lignes de force qui viennent fendre l’air.
Elle récolte des matériaux bruts, de la fibre de bambou dont elle découvre la puissance et les potentialités au long de son apprentissage de la vannerie auprès de maîtres japonais, à l’esparto, apprivoisé dans l’heureux compagnonnage d’artisans d’art en Espagne. Dans le respect de gestes mémoriels, sa main les tisse en imprimant le temps du faire, un souffle singulier et son énergie tourbillonnante comme sa minutie.
Ainsi les fines lamelles de bambou assemblées en chaîne et trame, alliant souplesse et rigidité, deviennent-elles structure, autour de laquelle se déploient des écheveaux de joncs rejouant leurs oscillations au vent.
Laure Julien s’attache aux mouvements de la nature et particulièrement des corps, de la cape du torero aux objets du quotidien que l’on manipule et anime à son tour.
Ainsi crée-t-elle des objets-paysages, des parures ou vêtements à la fois mobiles et sculpturaux, qui toujours invitent à rejoindre leur danse, sauvage autant que délicate.
Texte de Aurélie Barnier, curatrice et critique d’art, membre de l’AICA
Processus de fabrication avec les artisans
Credits
Texte | Aurélie Barnier |